Compostelle - Camino de La Plata: Mardi 19 octobre 2021 : Granja de Moreruela

Au lever du jour, déception, c’est encore la purée de pois. En levant les yeux, je ne distingue même pas le clocher du village qui n’est pourtant qu’à 20 m. Je crains alors que ce soit une nouvelle journée sans paysage !😭😭Double peine, en sortant du village, le bar, l’unique bar, est fermé, ça veut dire pas de petit déjeuner pour partir ! Ça va être dur d’autant qu’hier soir, nous n’avons pas dîné, car avec le déjeuner pantagruélique pris à 15 heures, l’estomac ne criait pas vraiment famine. Il y a des jours sans ! Contrairement à certaines idées reçues, les pèlerins ne vivent pas toujours dans le luxe !

À la sortie de la ville je passe devant le panneau qui indique le point de bifurcation de deux Caminos : une branche part vers le nord rejoindre le Camino français et une autre vers l’ouest, vers Orense ; c’est celle-là que je prends. Le Camino français je connais !

J’avais prévu de faire un détour de 2 km pour passer devant le monastère cistercien de Moreruela mais là avec le brouillard, je renonce ! José et Mariano sont partis une heure avant moi. Démarrer avant le lever du jour n’a jamais été mon mode de fonctionnement ; je préfère marcher une heure de plus l’après-midi, même sous le soleil, que d’avoir à marcher en s’aidant de la lampe frontale pour repérer les flèches !

En quittant le village le paysage est à l’identique de celui de ces derniers jours ; le chemin court sur de larges chemins agricoles, souvent rectilignes, avec des champs cultivés de part et d’autre, mais dès que l’on franchit le pont de la rivière Esla le décor change complètement ; le camino n’est plus qu’un petit sentier qui serpente entre les rochers au-dessus du fleuve. Passé cet endroit un peu délicat où il faut regarder sans cesse les chaussures pour ne pas risquer la chute, je retrouve les paysages que j’ai découverts en 2018 en amont de Salamanca: de larges chemins argileux qui serpentent entre des plantations de chênes verts.

Je dépasse José qui prend le temps de récupérer et poursuit vers le village de Faramontanos de Tabara. Arrêt au bar pour prendre une bière et une part de tortilla et poursuite vers Tabara distant de 5 km.

L’albergue municipale est fermée ; heureusement une autre albergue, privée celle-là, offre des hébergements et repas aux pèlerins : sauvé pour aujourd’hui ! Demain sera un autre jour !